LE LIVRE
« Le Voyage inachevé », qui vient de paraître chez L’Harmattan, est le récit d’un voyage intérieur, voyage dans les limbes de la conscience, dans des paysages nés de l’émotion musicale.
Le narrateur, notre contemporain, admirateur de Schubert, croit retrouver l’univers familier du musicien à travers son œuvre. Il va à la rencontre du musicien devenu ami et partage son univers. Tous deux déambulent au fil des notes. La musique se change en un équivalent sensuel, presque en un contact charnel. Les notes se transforment en autant d’évocations du personnage qui les a écrites, elles deviennent son souffle. Peu à peu le narrateur sonde le mystère de la création et les arcanes de la communication. Un jour, il croit découvrir, au sein d’une des principales œuvres du musicien, un intrigant « motif dans le tapis ». Ce motif est en quelque sorte son lien à Schubert, né dans son imagination, vision hallucinée autant que clé de la création schubertienne.
Editions L'Harmattan, Collection "Ecritures", 94pp., 11 Euros. Commandez en ligne ou chez votre libraire
Le « Manuscrit trouvé dans un grenier », suit le "Voyage Inachevé" dans le même recueil.
La découverte d’une œuvre inédite de Schubert, joyau que le musicien a renié, pour des raisons restées mystérieuses, n’est pas une pure invention de l’auteur. Ce joyau, je l’ai entendu un jour de janvier 2005 sur France-Musique, interprété par trois jeunes femmes suisses, formant le trio Fridegk. Cette interprétation n’a pas été gravée. La version primitive est difficilement trouvable dans les rayons des disquaires en France. Toutefois, il existe à ma connaissance au moins deux interprétations enregistrées restituant l’œuvre dans la version manuscrite et il est possible de les commander :
- Schubert : Piano Trio N° 2, par les Mozartean Players, Harmonia Mundi (1995), à mon avis la plus belle.
- Schubert : Piano Trio op. 100, par le Trio Italiano, Arts Musics (2000).
"Mais qu’est-ce qui fait courir Jean-Marc Geidel ? Schubert, bien sûr. Un Schubert qui, loin de toute démarche classiquement biographique s’attachant à un quotidien décrypté avec soin, se révèle être musique. Totalement. Viscéralement.
Un pur génie dont Jean-Marc Geidel ne cherche pas à analyser le Quintette pour deux violoncelles ou la Symphonie inachevée, mais qui nous fait percevoir à quel point ces œuvres sont Schubert, inéluctablement.
Voilà pourquoi il ne mêle pas récit de la vie du musicien et étude de son œuvre mais les fait dialoguer, en un texte profondément original et bouleversant, comme le sont ceux qui associent à l’esprit le cœur"
Schubert au piano, Gustav Klimt, 1899
Franz Schubert, Wilhelm August Rieder, 1825